Dr Cottias - Opération / epaule Tendinite de la coiffe des rotateurs - Acromioplastie
Tendinite de la coiffe des rotateurs - Acromioplastie
Anatomie :
L’articulation de l’épaule est constituée de l’humérus (os du bras) dont la tête vient se glisser dans une cavité appelée glène située au bord de l’omoplate. L’acromion est l’extrémité supérieure de l’omoplate qui forme une voute au-dessus de l’épaule. Cette articulation est maintenue par un ensemble de muscles et de tendons (coiffe des rotateurs) permettant à celle-ci une bonne mobilité du bras et de la main dans toutes les directions.
La coiffe des rotateurs est composée de 5 muscles : le sus-épineux, le long biceps, le sous-épineux, le sous-scapulaire et le petit rond.
La tête humérale a tendance à monter et à se coincer contre l’os situé juste au-dessus, l’acromion. Ces frottements entraînent éventuellement une inflammation des tendons de la coiffe des rotateurs.
Description et Symptômes :
Les douleurs peuvent apparaitre après des gestes répétitifs (sport, travail, loisir), ou après un traumatisme. Un syndrome compressif périphérique (canal carpien et compression du nerf cubital au coude) peut aussi être à l’origine des douleurs d’épaule et prendre le masque d’une tendinite d’épaule. Une maladie inflammatoire (tendinite calcifiante) peut donner des calcifications sous acromiales et intra tendineuses (dépôts de cristaux de calcium).
L’épaule est douloureuse dans certaines positions du bras. Certains mouvements du bras, élévation du bras, écartement (abduction), rotation externe, sont difficiles et douloureux avec une raideur et un manque de force.
La douleur en rétropulsion (accrocher son soutien gorge) doit faire penser à une atteinte du nerf cubital au coude.
Diagnostic :
L’interrogatoire permet d’analyser les activités courantes du patient, les mouvements qu’il effectue de manière répétitive.
L’examen clinique retrouve une douleur à la palpation, parfois un gonflement. La mobilisation passive du bras est normale mais douloureuse (« signe de Neer »). Un examen biologique est parfois demandé à la recherche d’un syndrome inflammatoire.
Des radiographies sont réalisées pour éliminer des lésions osseuses, au niveau de l’épaule et du rachis cervical (omarthrose, calcification, tumeur…). Une échographie et parfois une IRM ou un arthroscanner recherchent une rupture de tendons de la coiffe. Il faudra aussi éliminer des lésions nerveuses associées : signes de compression du nerf médian ou du nerf cubital par la réalisation d’un électromyogramme.
( article ELSEVIER )
Traitement :
Un traitement médical, comprenant antalgiques, anti-inflammatoires, infiltrations locales de corticoïdes, kinésithérapie, associé au repos doit d’abord être initié.
Ce n’est qu’en cas d’échec du traitement médical et de la kinésithérapie, qu’une chirurgie sera proposée.
La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale et/ou locorégionale.
Elle est classiquement réalisée sous arthroscopie, c’est à dire à l’aide d’une caméra vidéo et de petits instruments. Cependant, la chirurgie avec une incision plus importante peut être réalisée dans différents cas.
Le geste chirurgical consiste à enlever une épaisseur d’os sous le dessous de l’os acromion, os surplombant les tendons de l’épaule et les comprimant. On parle de décompression. Plusieurs gestes sont souvent associés lors de la chirurgie : résection ou réparation de la longue portion du biceps (ténotomie), résection de l’articulation acromio-claviculaire, section du ligament acromio-claviculaire, de calcification.
Evolution :
L’hospitalisation peut se dérouler soit en ambulatoire, soit 2 à 3 jours.
Une attelle coude au corps est mise en place pour favoriser la bonne cicatrisation et le repos du bras. Une rééducation douce va être débutée et sera adaptée à l’évolution de l’épaule. Les douleurs initiales doivent disparaitre rapidement et les délais de récupération de la mobilité sont variables de 3 à 6 mois.
Complications :
Les complications postopératoires immédiates sont rares. Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
Il peut également survenir un trouble de cicatrisation cutanée (brûlure). L’évolution est très souvent favorable avec la poursuite des pansements. L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il est fortement déconseillé de fumer ou de consommer des substances réprimandées pendant la période de cicatrisation (le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection).
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
La capsulite rétractile : il s’agit d’une rétraction de la capsule de l’articulation entrainant une diminution de la mobilité passive et active de l’épaule. D’origine mal connue, elle récupère en un an environ mais peut parfois entrainer une raideur partielle séquellaire.
Les lésions nerveuses sont exceptionnelles mais possibles.
Une décompensation d’un syndrome du canal carpien et/ou du nerf cubital au coude sont possibles et donnent des douleurs diverses et variées pouvant prendre l’aspect d’une algodystrophie.
Autres : raideur, syndrome de loge, phlébite, pyoderma gangrenosum
Mots clefs :
Arthroscopie épaule – Acromioplastie - Tendinite calcifiante - Ténotomie du long biceps- Canal Carpien –Syndrome du tunnel cubital – Test infiltratif aux corticoïdes