Dr Cottias - Opération / main lesions ou sections nerveuses des doigts
Lesions ou sections nerveuses des doigts
Nerf médian, nerf cubital, nerf radial.
Causes :
Il peut s’agir d’un traumatisme d’un nerf par section (plaie), par traction ou contusion entrainant une compression nerveuse.
Description :
Une lésion du nerf médian entraine des fourmillements, le plus souvent au niveau des quatre premiers doigts, avec une perte totale de sensibilité avec paralysie des muscles de la main.
Une lésion du nerf ulnaire (cubital) entraîne des fourmillements au niveau du 5ème et du 4ème doigt, avec une perte de sensibilité de ces doigts et à une paralysie de la main.
Une lésion du nerf radial au bras entraine une perte de la sensibilité radiale (dos de la main) et une paralysie des extenseurs, main, doigt, poignet (main tombante).
Diagnostic :
L’examen clinique est essentiel et permet de faire le diagnostic (hypoesthésie, paralysie musculaire, déformation …). Un bilan d’imagerie peut être demandé (radiographie standard pour rechercher un corps étranger).
Traitement :
Il est chirurgical et indispensable.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale ou générale.
Elle consiste en la préparation des extrémités nerveuses : dissection des extrémités nerveuses et régularisation de celles-ci, affrontement des extrémités et suture des extrémités nerveuses.
Une autogreffe (veine du bras ou nerf de la jambe homolatérale) peut parfois être nécessaire lorsqu’il existe une perte de substance ou lors d’une lésion vue secondairement.
Evolution :
L’hospitalisation peut être en ambulatoire ou de courte durée (2 jours) en fonction de l’importance de réparation. Une immobilisation de 3 à 4 semaines est nécessaire. Une rééducation des articulations sus et sous-jacentes doit être douce et progressive permettant une récupération tant motrice que sensitive.
Les délais de récupération après suture dépendent de la longueur et du calibre de la greffe (1 ou plusieurs torons) et sont classiquement de 9 à 30 mois pour le médian, 16 à 30 mois pour le cubital, et 9 à 16 mois pour le radial.
Complications :
Les plus fréquentes :
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Plus rarement :
L’infection profonde est possible. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il est fortement déconseillé de fumer ou de consommer des substances réprimandées pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
Un risque de rupture secondaire ou d’échec (névrome de cicatrisation ou de « rejet ») de la suture nerveuse entrainant des douleurs ou des paresthésies, et nécessitant parfois une nouvelle intervention (neurolyse) voire aussi une autogreffe nerveuse.
Les cicatrices peuvent rester gonflées et sensibles pendant plusieurs semaines avec douleur à l’appui. Une raideur temporaire du poignet et du coude et de la main, peuvent être observées et peuvent justifier une rééducation complémentaire. La force reste souvent limitée pendant plusieurs mois.
Un risque de la formation d’un névrome sur la cicatrice pouvant être douloureux et nécessitant parfois une plastie secondaire ou un simple traitement anti-inflammatoire.
Autres : syndrome de loge, raideur, pyoderma gangrenosum…
MOTS-CLEFS :
Névrome - Paresthésies – Tinel – Anesthésie- Paralysie- Main tombante.